jeudi 29 septembre 2011

Une conversation inachevée



J'aurais voulu écrire un article plus complet sur ce triton , mais la vie en a décidée autrement . Robert est parti pour soit disant un monde meilleur la semaine dernière à l'age de 78 ans .
Robert était un homme simple ,proche de la nature , ébéniste émérite et poète à ses heures. 



Je garderais en souvenir la  soirée chez mon ami Henri où je lui avais  demandé  qu'il me raconte la fabrication de sa machine .
Sa carrière de motocycliste débute en 1956 avec une Horex 350 Résident , le berrichon habitait alors à Boulogne Billancourt , s'en suit l'achat d'une BMW R69S en provenance de la concession de Robert Kiéné. C'est avec son ami Alain, que son  choix se portera sur une Triumph Bonneville en 1964 . Malheureusement 4 ans plus tard Robert a un grave accident qui l'immobilisera 18 mois !



1972 marque son retour dans le Berry , Robert entreprend la construction de son triton.C'est Alain qui lui trouve une partie cycle de Norton 88 . Au volant de sa 2CV , Robert se rend à Londres pour acheter : un réservoir alu double parois , les platines moteur , les pistons et un phare.
Le réservoir d'huile est fabriqué aux établissements militaires de Bourges ( chut !). La partie arrière du cadre est modifiée . A l'époque on faisait avec ce qu'on avait , c'est pourquoi il y a aussi une selle de 750 Honda et un feu arrière de 250 Yamaha. Je ne vous parle même pas des filtres à air ! La construction s'étalera sur  2 ans.



Le réservoir d'huile de fabrication maison

La boucle arrière modifiée



Vient le moment de l'homologation . En 1974 , Robert prend rendez vous avec un inspecteur des Mines . Le fonctionnaire lui demande d’exécuter un aller sur 500 mètres , en utilisant le frein de secours avant ( terme exact ) et un retour sur la même distance en employant le frein de secours arrière . Et hop la moto est homologuée !Elle porte le nom de son créateur Triton RB. Essayez de faire la même chose aujourd'hui ...

Le moteur est alimenté par 2 Amal monobloc


J'ai eu l'occasion d'essayer cette moto en 2006 , elle avait alors 80 000 km dans les cylindres .  Pas la peine de vous faire un dessin sur la partie cycle , le fatherbed est un vrai rail .Malgré le petit guidon Saker , la position de conduite n'est pas trop inconfortable . J'avais été conquis par la bête et heureux de piloter un triton unique .Ce genre de machine ne devait pas être courant en France au début des 70's .


Une pensée pour Monique son épouse et Zoé sa petite fille .

Une vue sur les compteurs Smith et le guidon Saker






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